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Les voeux du président de l’Ajef, Serge Marti, au ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron

Bonjour à tous,

Merci de participer à cette cérémonie des vœux à la presse, organisée sous l’égide de monsieur Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.

Bonjour monsieur le Ministre,

Merci de me permettre, au nom de l’Association des Journalistes Economiques et Financiers, l’Ajef, et comme le veut la coutume depuis de nombreuses années, de dire quelques mots à l’attention de mes consœurs et confrères, que je remercie pour leur présence, mais aussi à vous, monsieur le ministre, ainsi qu’à vos proches collaborateurs et à tous les personnels de Bercy.

Lorsque nous nous sommes retrouvés ici même, en janvier 2015, c’était au lendemain ou presque de la tragédie de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

Qui aurait pu penser qu’un an plus tard, il nous faudrait évoquer une épouvantable réplique, celle des attentats du 13 novembre au Bataclan et aux terrasses de cafés qui ont, une nouvelle fois, plongé la France dans la sidération.

Dans ses vœux à la Nation, le président de la République a appelé à la résistance, sans concessions, à l’union du peuple français.

Décrétant l’état d’urgence, lequel devrait d’ailleurs être prolongé fin février, le chef de l’Etat a aussi appelé à un autre état d’urgence, économique cette fois, avec le lancement de plusieurs chantiers ambitieux. Tant il est vrai que ces dramatiques évènements sont survenus au moment où le pays s’inscrit encore dans un contexte de croissance interne trop faible et une courbe du chômage qui ne s’inverse toujours pas, en juger par les chiffres du mois de décembre.

Cet appel, vous est directement adressé, monsieur le ministre et nous allons écouter avec attention les réponses et mesures que vous voulez mettre en œuvre pour y répondre. Vous étiez à Davos avant de vous rendre en Russie. Vous avez noté la sombre prédiction d’une croissance mondiale « décevante et inégale » si l’on en croit la directrice générale du FMI, sur fond de pays émergents, désormais immergés, et d’un pétrole dont on se demande s’il ne va pas devenir bientôt gratuit !

Dans cet environnement préoccupant, qu’en est-il pour la France ? En début de semaine, à l’occasion des traditionnels petit-déjeuners de l’Ajef, nous avons reçu Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques. Tout en estimant que le pays « va dans la bonne direction », ce sont ses termes, il a regretté que ses efforts structurels ne soient pas assez soutenus. Il a aussi indiqué qu’il n’y aurait pas de délai supplémentaire au regard des engagements de la France en matière de déficit public.

Vous vous êtes déjà exprimé sur ces sujets ou tout au moins sur certains de leurs aspects économiques mais aussi sociaux – les suites possibles de la « loi dite Macron », la question des 35 heures et du code du travail, le rôle dévolu aux entrepreneurs, j’ajouterais, pour rester dans l’actualité, le monopole de certaines professions, à savoir celle des taxis – avec, à chaque fois, il faut bien le reconnaître, des réactions plus ou moins vives.

C’est donc un effort permanent d’explication qui vous est demandé, pour se détacher des petites phrases, toujours trop courtes, parfois trop binaires, avec le risque d’être mal interprétées. Ce travail de pédagogie avec un peu plus de place laissé au temps long, c’est celui que nous vous avons offert l’année dernière, à la même époque, en vous invitant à intervenir devant les journalistes de l’Ajef. Pour des raisons liées à une activité parlementaire chronophage et à d’autres obligations bien compréhensibles au regard des nombreux dossiers dont vous avez la charge, vous n’avez pas pu y répondre jusqu’à présent.

Vous me permettrez de vous dire que ce qui était hier un vœu de début d’année laisse la place aujourd’hui à une demande plus ferme que nous vous adressons en renouvelant notre invitation à venir vous exprimer, le temps qu’il faudra, devant les journalistes économiques et financiers .

Profitant de l’occasion, nous vous donnons également rendez-vous, dès à présent, pour le 60ème anniversaire de l’Ajef, que nous allons célébrer à l’automne prochain et auquel nous souhaitons bien sûr votre présence.

Durant toutes ces longues années d’existence de cette association qui regroupe à présent une bonne centaine de journalistes spécialisés, tous médias confondus, nous n’avons pas dévié de notre mission : aider nos adhérents à fournir à leurs publics, la meilleure information possible, pluraliste, indépendante et de qualité.

D’où les ateliers que nous avons mis en place ici même, à Bercy et à l’OCDE, à destination des journalistes. Le dernier « atelier de Bercy » s’est tenu le 19 janvier autour de Bruno Dalles, le directeur de TRACFIN sur la criminalité financière et le financement du terrorisme, sujet hautement d’actualité.

D’où également des activités dédiées, cette fois, au grand public, gratuites et ouvertes à tous, à savoir les Amphis de l’Ajef qui ont lieu, chaque mois, en soirée, au Lycée Louis le Grand et dont le cycle 2015-2016 se déroule autour d’un thème qui intéresse tous les Français : « le temps de travail et les nouveaux modes de son organisation ».

Des informations que vous retrouverez sur notre site internet Ajef.net que nous avons récemment modernisé.

Enfin, à propos d’information de qualité, pluraliste et indépendante, des notions qui vont de pair, je voudrais souligner l’attention que nous accordons aux bonnes pratiques journalistiques mais aussi à celles qui seraient susceptibles de sérieusement les entraver.

C’est là le sens de l’action énergique que nous avons déployée pendant plusieurs mois pour faire obstacle à la volonté de certains parlementaires, français et européens, relayant les intentions peu louables de plusieurs lobbies industriels, de ne pas exclure nommément les journalistes de la directive européenne relative au « secret des affaires », inspirée du fameux « secret défense », avec les conséquences judiciaires et pénales que cela aurait impliqué pour les professionnels de l’information.

Un sujet sur lequel nous vous avions interpellé, Monsieur le Ministre, ici même, en janvier 2015, au moment des vœux à la presse et auquel vous avez répondu rapidement et avec efficacité, le jour même. Je tiens à le souligner et à vous en remercier, au nom de la profession.

Cette mobilisation, à vocation démocratique et non pas corporatiste, a permis d’éviter le pire, à en juger par le texte qui devrait être définitivement adopté au printemps de cette année par le Parlement européen, lequel ne fait plus référence aux conditions de l’exercice « légitime de liberté d’information », conformément à notre exigence.

De plus, il offre un début de protection aux lanceurs d’alerte dont les actions ne seraient plus condamnables dès lors qu’elles « agissent dans le but de protéger l’intérêt public général ».

C’est sur cette note d’actualité réconfortante quant à l’efficacité de notre action collective que je conclurai mon propos.

En vous souhaitant, monsieur le Ministre, ainsi qu’à vos proches, à tous les personnels de Bercy, y compris bien sûr aux équipes du SIRCOM et notamment de son service de presse avec lequel nous travaillons régulièrement, avec un mot particulier, vous le comprendrez, à l’adresse de mes consœurs et confrères journalistes que je remercie pour leur présence et leur fidélité, en vous souhaitant donc à tous une très, très bonne année 2016, en tout cas, beaucoup, beaucoup plus douce que la précédente.

Merci à tous.

Serge Marti, président de l’Ajef

« Le marché publicitaire et la communication à l’ère numérique, confronté à une conjoncture mondiale préoccupante » , avec Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe, jeudi 4 février à 08H30

. Une nouvelle crise, notamment technologique, peut survenir

. Le Data et la monétisation de l’information posent la question du partage

. La fraude publicitaire porte sur des centaines de millions de dollars

 

De retour de Davos où se tenait, à la fin janvier, l’édition 2016 du Forum économique mondial, Maurice Lévy a indiqué qu’en marge du thème central de la manifestation, la 4ème révolution industrielle en cours, les discussions ont aussi porté sur l’éventualité d’une nouvelle crise née de l’effondrement du prix des matières premières et du pétrole (avec des surcapacités qu’on ne peut absorber, les investissements excessifs réalisés dans le secteur du gaz et du pétrole de schiste) et d’autres inquiétudes de nature géostratégique.

En effet, la Chine et le Brésil sont aussi des sujets de préoccupation. Mais, souligne le président du directoire de Publicis Groupe, le danger peut venir aussi de la révolution technologique en cours et de ses conséquences « douloureuses », en matière d’emplois bien sûr, mais aussi de stratégie des entreprises. D’où l’obligation, pour Publicis, de suivre de très près les évolutions du marché et des produits, ce qui l’a conduit à réunir 350 cadres du groupe dans la Silicon valley à l’automne 2015 avec mission « de confirmer ce qu’on savait déjà ». Mais aussi d’anticiper les changements à venir au regard des quelque 100 TRILLIONS de dollars qui, d’après une étude d’Accenture, devraient être injectés dans l’économie mondiale, d’ici à 2025 au titre de la révolution numérique, les entreprises devant bénéficier de cette manne à hauteur de 25 trillions de dollars.

« Le risque d’ubérisation nous obsède ; cela peut nous arriver à nous aussi », estime Maurice Lévy, citant l’exemple de Yahoo et même de Microsoft qui, selon lui, est en train de passer à côté de la révolution en cours. Une autre préoccupation à ses yeux, réside dans les Data et la monétisation de l’information qui se développe, sans qu’on sache précisément à qui elle appartient et à qui doivent aller les importants revenus qu’elle génère. « Je pose clairement la question du partage de cette importante source de revenus sous forme de données agglomérées et revendues de la part des grands opérateurs ». Il s’agit là dune « richesse colossale en devenir », explique-t-il. « Par principe, ces données brutes appartiennent à tout le monde et il est normal que chacun en retire la part qui lui revient ».

Il s’est dit également inquiet de la fraude publicitaire qui se développe par le biais de robots virtuels, sous forme d’algorithmes. Ceux-ci cliquent automatiquement sur les e-publicités à partir de plate-formes qui détiennent les profils des consommateurs et qui facturent aussitôt sur la base du « payé à vue » (pay per view ). Une forme de fraude publicitaire qui représente bien plus que les « millions de dollars » avancés par le patron de Publicis. A en croire l’association américaine des annonceurs, ce sont plus de 7 milliards de dollars, au niveau mondial, qui devraient échapper cette année aux professionnels de la publicité.

Maurice Lévy qui pilote Publicis depuis 1987 après avoir succédé au fondateur, Marcel Bleustein-Blanchet, a indiqué qu’à l’occasion du 90ème anniversaire de l’entreprise, célébré cette année, elle organisait en juin prochain une importante manifestation, « VivaTechnology », une sorte de « mini Davos » du numérique mettant en réseau de grandes entreprises, des centaines de start-up et les grands noms du capital-risque. Avec, pour ambition, de faire de Paris, si possible dès 2017, « la place mondiale où on vient rencontrer les innovateurs et les créateurs d’entreprise ».

S.M.

« La France peut-elle vraiment créer un million d’emplois ? Quels emplois, dans quels secteurs et dans quel environnement économique ? », mercredi 10 février à 20H00

Pour respecter les consignes de sécurité, une inscription préalable (amphis.ajef@gmail.com) est nécessaire. Une pièce d’identité pourra être demandée à l’entrée du lycée.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Lycée Louis-le-Grand, 123 rue Saint-Jacques 75005 Paris

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Retrouvez tous les amphis de l’Ajef ici.

Avec Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la fiscalité et à l’Union douanière, lundi 25 janvier

. L’Union européenne n’est plus considérée comme l « homme malade » du monde

. La France n’aura pas de délai supplémentaire pour ramener son déficit en deçà de 3% du pib

. Le Grexit a été évité, le Brexit le sera

. Les multinationales doivent payer l’impôt là où elles font des bénéfices

De retour du Forum de Davos, le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à la fiscalité et à l’Union douanière s’est félicité que l’Europe ne soit plus considérée comme l’ « homme malade du monde », même si elle n’est pas perçue comme un moteur de la croissance mondiale. Elle est, de fait, en simple phase de redémarrage : « les voyants de la reprise sont au vert, mais au vert pâle ». Grâce à une « consolidation budgétaire installée et une politique monétaire accommodante », l’Europe est moins vulnérable que d’autres à un environnement international peu porteur du fait de la transition chinoise vers un modèle économique recentré sur la consommation interne et compte tenu des retombées des cours très bas des matières premières et du pétrole.

Il n’empêche. Pour Pierre Moscovici, la croissance européenne reste trop faible (1,7% prévus à l’automne par la Commission pour 2016 et 2% pour 2017). Quant au niveau du chômage il est « inacceptable ». C’est l’un des enjeux majeurs du Plan Juncker de 315 milliards d’euros qui trouvera cette année sa vitesse de croisière et dont la France sera largement bénéficiaire. Actuellement, 50 milliards d’euros de projets sont en portefeuille et, élément positif, la BEI « s’ouvre à la culture du risque plus que par le passé».

Sur cette toile de fond, comment se portent la France, toujours en déficit excessif, la Grèce, en négociation sur sa réforme des retraites ou la Grande Bretagne et l’organisation d’un referendum sur l’Europe qui fait peser la menace d’un Brexit? Sur la France, Pierre Moscovici estime que le pays va dans la bonne direction mais que ses efforts structurels ne sont pas assez soutenus. Pour lui, l’inertie propre aux périodes pré-électorales n’est « pas une option ». Tout en estimant que les engagements de Paris, réduire le déficit public à 3,4% du pib cette année et à moins de 3% l’an prochain, peuvent être tenus, il lance une courtoise mais ferme mise en garde : « il n’y aura pas de délai supplémentaire ».

Cet appel aux réformes vaut encore plus pour la Grèce. Depuis l’été 2012 « tout a changé » dans ce pays : le gouvernement est solide et Alexis Tspipras a compris qu’il n’y avait pas d’alternative; les réformes sont plus consistantes que prévu ; la confiance revient sur le redémarrage de l’économie et la résolution du problème de la dette. Et Le pays n’a pas besoin d’argent, pour l’instant. Les négociations qui vont reprendre doivent pourtant permettre de vérifier la soutenabilité financière de la réforme des retraites et de s’assurer que les plus vulnérables seront couverts. Bref, on ne reparle plus de « Grexit ».

Quant à un Brexit, à l’issue du referendum sur la participation des Britanniques à l’Union Européenne promis par le Premier ministre David Cameron, ce serait un signal de défaisance de l’Union alors qu’il faut poursuivre son approfondissement, ancrer ses valeurs fondamentales, notamment humanistes. Ce qui se passe dans les pays de l’Est face à l’afflux d’émigrés, mais aussi en Pologne, ne fait que confirmer une dérive. Dans le cas polonais, l’approche du dialogue progressif est la meilleure. L’arsenal juridique européen est suffisant pour réagir en cas d’escalade, sans tomber dans l’erreur des sanctions envisagées trop brutalement contre l’Autriche de Haider en 2000.

De toute façon, en cas de Brexit, la Grande Bretagne serait perdante, l’Union aussi. Le président de la Commission Jean-Claude Juncker s’est déclaré «  sur » qu’un accord sera trouvé dès le Conseil européen de février. Pierre Moscovici y croit aussi. Interrogé sur un éventuel plan B, le commissaire écarte cette hypothèse d’un revers de la main. «Nous ne devons avoir qu’un plan: un Royaume-Uni dans une Europe unie avec des modifications suffisamment conséquentes pour convaincre les Britanniques, mais avec un maintien de l’acquis suffisamment fort pour que toute l’UE poursuive son avancée »,  « Le Grexit a été évité. Le Brexit le sera ».

A plus court terme, le Commissaire entend poursuivre sa croisade contre l’évasion, l’optimisation fiscale et la fraude à la TVA qui représente un manque à gagner de 160 milliards d’euros. Peu avant la présentation, le 27 janvier, d’un plan « sifflant la fin de la récréation » pour les multinationales qui jouent sur les législations nationales pour échapper à l’impôt, Pierre Moscovici a rappelé qu’il s’agit d’obliger les entreprises à fournir leurs résultats et leur charge fiscale pays par pays. Son credo est clair : « les entreprises doivent payer l’impôt là où elles font des bénéfices ».

L’échange automatique d’informations entre les administrations fiscales doit-il aller plus loin et donner lieu à une publicité à ces données? Le Commissaire y est personnellement favorable mais attend le résultat d’une étude d’impact, d’ici juin, pour s’assurer qu’une telle publicité ne mettrait pas en péril la compétitivité de certaines entreprises. Il est toutefois convaincu que la « révolution de la transparence fiscale » ne s’arrêtera pas là. Le secteur du numérique en a d’ailleurs pris, selon lui, conscience. Mais il plaide pour une approche fiscale globale de la part de l’Union sans spécificité pour le numérique, qui ne doit pas être pénalisé.

FC

Les voeux du président de l’Ajef, Serge Marti, au ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, et au secrétaire d’Etat chargé du Budget, Christian Eckert

Bonjour à tous,

Merci de participer à cette cérémonie des vœux à la presse organisée sous l’égide de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics et de M. Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du budget.

Bonjour Messieurs les ministres

Merci de me permettre, au nom de l’Association des Journalistes Economiques et Financiers, l’AJEF, et comme le veut la coutume depuis de nombreuses années, de dire quelques mots à l’attention de mes consœurs et confrères, que je remercie pour leur présence, mais aussi à vous, Messieurs les ministres, ainsi qu’à vos collaborateurs et à tous les personnels de Bercy.

Lorsque nous nous sommes retrouvés ici même, en janvier 2015, c’était au lendemain ou presque de la tragédie qui avait plongé la nation dans la stupeur, l’assassinat de journalistes, caricaturistes ou non et de leurs collègues de Charlie Hebdo, de policiers chargés de leur protection, d’autres citoyens français, croyants ou non, venus tout simplement faire leurs courses à l’Hyper Cacher.

Qui aurait pu penser qu’un an plus tard, il nous faudrait à nouveau, car comment faire autrement, évoquer une épouvantable réplique, celle des attentats du 13 novembre au Bataclan et aux terrasses de cafés qui ont plongé la France dans la sidération, nous conduisant à devoir admettre cette terrible réalité que, désormais, nous sommes TOUS concernés.

A cet égard, les professionnels de l’information continuent à payer un lourd tribut à cette juste cause, la défense, non négociable, de parler et de penser..

Au cours de l’année 2015, 110 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, contre 71 l’année précédente, auxquels s’ajoutent 54 professionnels encore retenus en otage dans le monde.

Terrible ironie, la tuerie de Charlie Hebdo a conduit la France à figurer cette année-là au troisième rang, après la Syrie et l’Irak, au triste record, numériquement parlant, des pays les plus « criminogènes » pour tous ceux qui font profession de préserver la liberté de penser et de s’exprimer librement

Ces atteintes aux libertés fondamentales ne se produisent pas que dans les zones de conflits qui, chaque jour, font l’actualité ou dans des pays dits autoritaires, comme en Chine où le gouvernement vient d’expulser notre consœur de L’Obs.

Elle nous affectent à présent sur notre sol, dans notre bonne Vieille Europe, sous des formes plus ou moins musclées. En Russie bien sûr mais aussi en Hongrie ou en Pologne où des gouvernements ultra-conservateurs ont commencé à mettre la presse et la justice au pas cadencé.

Il faut s’insurger, s’indigner, protester énergiquement contre ces atteintes à des principes démocratiques qui sont l’ADN de notre volonté farouche de vivre ensemble et dont on sait combien ils peuvent être fragilisés. Car, là aussi ; nous sommes TOUS concernés.

A ce stade, pour retrouver des motifs d’espoir et souffler un peu par rapport à ce qui précède,, il suffit de se rappeler que face aux situations délicates, dramatiques parfois, vous le savez bien, le poète a toujours raison ! Surtout quand il s’appelle Jacques Prévert, ce révolté, pétri d’humanité, ce dont nous avons bien besoin en ce moment et qui, de mémoire, disait :

 « Oui, je sais, un peu partout, tout le monde s’entretue. C’est pas très gai. Mais d’autres s’ENTREVIVENT. J’irai donc les retrouver ».

Alors, suivons son conseil, faisons en sorte de nous ENTREVIVRE et retrouvons-nous sur des sujets, sans doute moins tragiques mais aussi importants pour notre quotidien, à savoir, pour changer de registre, l’horizon économique, français mais aussi international, encore singulièrement encombré si l’on en croit les dernières estimations du FMI ou de la Banque Mondiale.

Lors de ses vœux à la Nation, le président de la République, a annoncé un autre Etat d’urgence, économique cette fois, avec le lancement de plusieurs chantiers ambitieux, indispensables, certes, au redressement du pays dans un contexte de croissance interne encore trop faible.

Mais qu’il faudra financer sans que l’on sache très bien comment faire pour dégager les quelques milliards d’euros supplémentaires destinés à financer la formation de 500 000 chômeurs, la prime à l’embauche pour les PME ou encore les grands travaux de la « croissance verte ».

 Le chef de l’Etat en dira certainement un peu plus le 18 janvier, notamment à propos de la lutte contre le chômage mais nous avons hâte de vous entendre dès à présent, Messieurs les Ministres, vous qui êtes les gardiens du budget et des finances publiques, y compris au regard des engagements européens de la France

 Pour l’heure, nous vous donnons rendez-vous, dès à présent, pour un événement peut être plus festif, à savoir le 60ème anniversaire de l’AJEF, l’Association des Journalistes Economiques et Financiers, que nous allons célébrer à l’automne prochain.

Durant toutes ces années, nous n’avons pas dévié de notre mission : aider nos adhérents à fournir à leurs publics la meilleure information possible, indépendante et de qualité.

D’où les ateliers que nous avons mis en place à Bercy et à l’OCDE, à destination des journalistes. Le prochain se tiendra d’ailleurs, ici même, le 19 janvier autour de Bruno Dalles, le directeur de TRACFIN sur la criminalité financière et le financement du terrorisme.

D’où également des activités dédiées cette fois au grand public, gratuites et ouvertes à tous, à savoir les Amphis de l’AJEF qui ont lieu en soirée au Lycée Louis le Grand et dont le cycle 2015-2016 se déroule autour d’un thème qui intéresse tous les Français : « Mythes et réalités du temps de travail et des nouveaux modes de son organisation ».

Des informations que vous retrouverez sur notre site internet Ajef.net que nous avons modernisé.

Enfin, à propos d’information de qualité et indépendante, les deux notions vont de pair, l’attention que nous accordons aux bonnes pratiques journalistiques mais aussi à celles qui seraient susceptibles de sérieusement les entraver.

C’est là le sens de l’action énergique que nous avons déployée depuis plusieurs mois pour faire obstacle à la volonté de certains parlementaires, français et européens, relayant les intentions peu louables de certains lobbies industriels, de ne pas exclure nommément les journalistes de la directive relative au « secret des affaires », inspirée du fameux « secret défense », avec les conséquences judiciaires et pénales que cela implique.

 Cette mobilisation de la profession a permis d’éviter le pire à en juger par le texte qui devrait être voté le 28 janvier par la Commission des Affaires Juridiques du Parlement Européen. Ce document qui devrait être définitivement adopté au printemps de cette année ne fait plus référence aux conditions de l’exercice « légitime de liberté d’information », conformément à notre exigence.

De plus, il offre une protection aux lanceurs d’alerte dont les actions ne seraient plus condamnables dès lors qu’elles « agissent dans le but de protéger l’intérêt public général ».

C’est sur cette note d’actualité réconfortante quant à l’efficacité de notre action collective que je conclurai mon propos.

En vous souhaitant, Messieurs les Ministres, ainsi qu’à vos proches, à tous les personnels de Bercy, y compris bien sûr nos amis du SIRCOM avec lesquels nous travaillons régulièrement, avec un mot particulier, vous le comprendrez, à l’adresse de mes consœurs et confrères journalistes que je remercie pour leur fidélité, en vous souhaitant donc une très très bonne année 2016, beaucoup, beaucoup plus douce que la précédente.

Merci à tous.

Serge Marti, président de l’AJEF

Alerte sur la liberté d’expression des journalistes de l’audiovisuel public en Pologne

L’association Europresse s’inquiète des menaces qui pèsent sur les journalistes de l’audiovisuel public en Pologne après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les médias (dite « petite ») et dans la perspective d’adoption d’une autre loi (dite « grande « ), dont l’adoption est prévue dans les mois qui viennent. Europresse soutient les organisations de journalistes qui luttent actuellement pour faire respecter leurs droits dans ce pays.

En effet, la nouvelle législation risque de transformer les médias publics en médias gouvernementaux, voire en médias du parti politique au pouvoir. Après l’adoption des deux lois, les contrats de tous les collaborateurs de la radio et télévision publiques prendront fin trois mois après leur entrée en vigueur, ce qui laisse le temps aux nouveaux dirigeants de choisir qui doit rester… ou partir. Les mandats des dirigeants et des membres des Conseils d’administration des toutes les chaînes de l’audiovisuel public s’éteignent immédiatement, le jour de l’entrée en vigueur de la première loi, le 8 janvier 2016.

Les nominations de nouveaux dirigeants reviendront directement au gouvernement. En effet, la nouvelle loi réduit considérablement les droits du Conseil national de radio et télévision (KRRiT, l’équivalent du CSA en France), par exemple en transférant le droit de nommer les cadres dirigeants de l’audiovisuel public au ministre du Trésor. Contrairement à la législation précédente, la nouvelle ne prévoit de soumettre les candidats à ces postes à aucun concours.

Europresse, qui regroupe 50 journalistes de toute nationalité travaillant sur les questions européennes en France, est particulièrement attachée au respect de ce droit fondamental, l’un des piliers de l’Union Européenne.

Europresse; Ajef  ; la presse diplomatique ; la presse présidentielle.

Appel à candidatures : Prix du Meilleur Article Financier 2016

Il nous semble important de récompenser et de valoriser le travail des journalistes qui permet aux citoyens de mieux appréhender un domaine jugé souvent lointain, et difficile à comprendre ; un domaine en face duquel ils se sentent insuffisamment informés, voire désarmés, alors qu’il est omniprésent.

Pour l’édition 2016, le Prix récompensera deux journalistes de la presse écrite française, pour des articles, enquêtes, analyses ou chroniques :

  • un(e) dans la catégorie « jeunes journalistes » (moins de 40 ans*)
  • un(e) dans la catégorie « journalistes confirmés » (plus de 40 ans*)

Chacun des prix est doté de 5 000 euros.

Ces articles doivent avoir été publiés dans la presse française, tous supports confondus, entre le 1er mai 2015 et le 31 décembre 2015.

Il s’agira de distinguer des articles particulièrement pertinents pour une meilleure compréhension de la sphère économique et financière. Les articles devront comporter une analyse étayée, une ambition pédagogique, être rigoureux, attrayants et originaux. Chaque journaliste ne peut soumettre plus de cinq articles. Tout article signé par plus de deux auteurs sera éliminé.

Nous espérons que vous y participerez personnellement ou que vous ferez circuler cette information au sein de votre rédaction. Adressez-nous vos articles avant le 15 janvier 2016 par courriel à lireleconomie@lirelapolitique.com ou livrepolitique6@assemblee-nationale.fr

Contact : Marie Pannetier, livrepolitique6@assemblee-nationale.fr et 01 40 63 77 82

Composition du Jury ici.

*Adresser un justificatif de l’âge de l’auteur

Appel à candidatures : Prix Education aux médias des Assises du journalisme

L’éducation aux médias, à l’information, aux images et à la liberté d’expression est au coeur des Assises du journalisme. Pour donner plus de force et de visibilité aux actions menées dans ce domaine, les Assises lancent les Prix Education aux médias pour distinguer les meilleures initiatives.

Vous êtes journaliste, éditeur, professionnel des médias, membre d’une association ou enseignant et vous êtes à l’origine d’une initiative sur ce thème, nous vous invitons à concourir.

  • Prix éducation aux médias web et presse en ligne

Vous avez mis en place une initiative sur l’éducation aux médias et à l’information réalisée par un site internet d’information francophone.

  • Prix éducation aux médias presse écrite

Vous avez réalisé une initiative sur le thème de l’éducation aux médias et à l’information dans le domaine de la presse écrite francophone.

  • Prix éducation aux médias télévision

Vous êtes à l’origine d’une initiative sur l’éducation aux médias et à l’information mise en place par une chaine de télévision francophone.

  • Prix éducation aux médias radio

Vous avez développé une initiative sur l’éducation aux médias et à l’information avec une radio francophone.

  • Prix de l’initiative associative

Votre association a lancé une initiative sur l’éducation aux médias et à l’information à destination d’un public francophone.

  • Prix du projet pédagogique

Vous avez réalisé un travail axé sur l’éducation aux médias en milieu scolaire ou universitaire.

Vous pouvez adresser votre candidature avant le 15 février 2016. Par courrier : Journalisme & Citoyenneté, 4 villa des Ecoles 92240 Malakoff. Par mail : editorial@journalisme.com

Seules les initiatives mises en place à partir du 1er janvier 2015 sont concernées par les prix.

Les prix seront remis au cours des Assises du journalisme le mercredi 9 mars 2016 à Tours, en clôture d’une journée dédiée à l’éducation aux médias. Ils seront attribués par un jury pluridisciplinaire (composé de journalistes, d’enseignants, représentants d’associations et d’élèves), présidé par Marie-Laure Augry, journaliste et médiatrice des rédactions de France 3.

Lire le règlement ici.

« Quel avenir pour le travail dans un monde numérique? », avec Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE, mardi 12 janvier à 13h00

Le changement technologique, l’automatisation, la numérisation et le développement de l’économie numérique créent et remplacent des emplois, modifient leurs caractéristiques et l’organisation du travail dans nos économies.

Comment tirer le meilleur parti de cette immense transformation pour mettre en place des marchés du travail plus résilients et inclusifs ?

Cet atelier sera l’occasion d’analyser les tendances actuelles et de débattre des scénarios possibles ainsi que des implications politiques de ces changements. Il précèdera la réunion ministérielle sur l’emploi et le travail, ainsi qu’un forum sur le thème de l’avenir du travail que l’OCDE accueillera les 14 et 15 janvier. Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social de la France, participera à cette réunion ministérielle. Plus d’informations sur la Réunion ministérielle.

Cet atelier sera animé par Cyrille Lachèvre, journaliste économique à L’Opinion et membre du bureau de l’Ajef.

Les places étant limitées, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire auprès de caroline.tourrier@oecd.org (01 45 24 80 99) dans les meilleurs délais.

OCDE, 2 rue André Pascal, 75016 Paris

Retrouvez tous les Ateliers de l’OCDE ici.

« Mythes et réalité de la réduction du temps de travail », avec Dominique Méda et Denis Ferrand, mercredi 13 janvier à 20H

Fallait-il réduire le temps de travail et pourquoi? Quel est le bilan des 35 heures en France?  Faut-il continuer sur cette voie  ?  Ce sont les principales questions auxquelles répondront Dominique Méda, avec une approche mêlant les considérations historiques, philosophiques et sociologiques (le travail est aujourd’hui un facteur déterminant de la place de l’homme et de la femme dans la société), et Denis Ferrand, qui apportera un point de vue d’économiste proche des entreprises.

Pour respecter les consignes de sécurité, une inscription préalable (amphis.ajef@gmail.com) est nécessaire. Une pièce d’identité pourra être demandée à l’entrée du lycée.

Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Lycée Louis-le-Grand, 123 rue Saint-Jacques 75005 Paris

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