« Le résultat des dernières dispositions budgétaires et fiscales  » avec Christian Eckert, Secrétaire d’Etat chargé du Budget et des Comptes publics, le mercredi 15 mars

Publié le 10 mars 2017

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Compte rendu du petit déjeuner du mercredi 15 mars 2017 avec

Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du budget

. La majorité des Français se disent convertis au prélèvement à la source

. Je ne suis pas favorable à un taux unique sur les revenus du capital

. Le « risque politique » lié à la dette est de 0,2 à 0,3 point, donc négligeable

Le prélèvement de l’impôt à la source que nous avons annoncé pour le 1er janvier 2018 est favorablement accueilli par 75% des Français qui ont compris que ce système leur permettrait d’adapter, en temps réel, leur situation financière et familiale, estime Christian Eckert. Cette mesure entraînera une diminution des effectifs de la direction générale des finances publics à hauteur de 1700 postes environ en attendant de poursuivre la « déflation des effectifs » assure-t-il. L’abandonner serait un « gros gaspillage financier » et mettrait fin à l’avantage dont vont profiter les 30% de foyers fiscaux qui voient leurs revenus baisser au cours d’une année.

A propos de la politique fiscale, le secrétaire d’Etat au budget se dit opposé à la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG qui représenterait un coût de 10 milliards d’euros environ, inenvisageable pour l’instant. Il n’est pas davantage favorable à une « flat tax » ou taux unique sur les revenus du capital que les candidats Fillon et Macron voudraient limiter à 30%. Or, à l’heure actuelle, et « compte tenu des abattements sur les plus-values », l’impôt sur le capital est « tout de même très favorable en France » contrairement à ce qu’on entend souvent dire. L’auteur de la « fiscalité pour les nuls » se dit également opposé à la suppression de l’ISF: « même Sarkozy n’en a supprimé que la moitié ! ».

Pour ce qui est des comptes publics, Christian Eckert estime qu’il « aura manqué deux ans » à l’équipe en place pour obtenir « une trajectoire vertueuse » et le retour à l’équilibre des 3%. Inquiet de la « bosse des déficits publics » prévus par les candidats Fillon et Hamon, il s’est déclaré soucieux du « flou budgétaire » du projet Macron. Interrogé sur le risque politique lié à la campagne électorale en cours et à l’hypothèse d’une victoire du FN que semblent craindre certains investisseurs, ce qui aurait pour effet de peser sur le remboursement de la dette, le ministre estime que ce risque est de 0,2 à 0,3 point tout au plus. Pour l’instant, le taux des emprunts à 10 ans se situent entre 0,95 et I,02% et, prudent, le gouvernement a intégré « une hausse de ces taux à 1,25% fin 2017 ». Mais s’ils ne bougent pratiquement pas, cela signifie, selon lui, la prise en compte des efforts d’assainissement des dépenses publiques qui commencent à porter leurs fruits. Y compris pour les comptes sociaux, la dette nette de la sécurité sociale étant en diminution depuis deux ans.

Enfin, à propos des comptes bancaires et des contrats d’assurance-vie dits en déshérence, Christian Eckert estime que la Caisse des dépôts a récupéré cette année, auprès des banques et des compagnies d’assurance quelque 3,7 milliards d’euros dont vont profiter les titulaires de ces biens oubliés ou leurs héritiers.

S.M.

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