Retrouvez le compte rendu du petit-déjeuner débat sur le Brexit avec Jean-Michel Six, chef économiste chez S&P Global Ratings, et une note sur le commerce extérieur et les faiblesses structurelles françaises

Publié le 30 mai 2017

Le lundi 12 juin à 8h30 précises

Petit déjeuner du 12 juin 2017 avec Jean-Michel Six, Chef économiste chez S&P Global Trading

. Un an après le Brexit, le Royaume Uni va « entrer dans le dur » …et les difficultés

. La croissance française devrait atteindre 1,7% à 1,8% en 2017 contre 1,1% l’an dernier

. Le contexte électoral en France et en Allemagne renforce l’optimisme pour la zone euro

Après le référendum du 23 juin 2016 en faveur d’une sortie de l’Union Européenne,

l’économie britannique a continué à enregistrer d’assez bons résultats au 2ème semestre 2016 (une année qui s’est conclue sur une croissance de 2%) et durant les premiers mois de 2017, constate Jean-Michel Six, Chef économiste chez S&P Global Trading. Elle a bénéficié de deux facteurs exceptionnels, la dévaluation de 20% de la livre sterling qui a rendu la monnaie locale très compétitive, tout en continuant à bénéficier du libre accès au marché européen. Mais, maintenant que la sortie de l’Union est officiellement actée, le pays « va entrer dans le dur » : l’inflation est réapparue (elle s’approche de 3%) mordant d’autant plus sur le pouvoir d’achat que les salaires n’évoluent pas en raison du grand nombre d’emplois précaires ; les premiers signes de ralentissement de la demande intérieure apparaissent ; une grande incertitude pèse sur les investissements directs étrangers qui représentent 6% du PIB britannique et, dès à présent, le secteur immobilier subit des transferts vers certains pays européens. Avec, en toile de fond « une crise politique majeure » après l’échec du Premier Ministre aux élections législatives anticipées du 8 juin, doublée d’une situation sociale instable au regard de la nature des emplois créés, trop souvent temporaires et partiels, notamment sous forme des fameux « contrats 0 heure ». Une situation qui ne plaide pas forcément pour un « soft brexit » prévient Jean-Michel Six, Theresa May peut être amenée à défendre une ligne dure pour renforcer sa position, très affaiblie, auprès de son gouvernement

Les négociations sur la sortie de l’UE, qui commenceront officiellement le 19 juin, seront difficiles, estime le chef éonomiste. On ne peut écarter l’hypothèse d’un « non accord » qui inciterait le Royaume-Uni à opter pour une dérégulation complète de ses activités économiques et à se transformer en « Singapour sur Tamise ». Il est trop tôt pour savoir si une partie des activités de la City sera relocalisée dans l’Union Européenne et, si oui, qui va en bénéficier : Paris, Francfort, Dublin, Luxembourg?. Face à ces inconnues, la situation en Europe continentale apparaît plus favorable. Et « les deux principaux pays de la zone euro, l’Allemagne et la France, devraient sortir renforcés en 2017 sur le plan économique, politique et institutionnel » dans la perspective d’une majorité parlementaire en France pour le président Emmanuel Macron, à l’issue des législatives, et d’une victoire électorale en Allemagne pour Angela Merkel en septembre prochain. Les politiques économiques qui devraient en découler, notamment en France, justifient le plus grand optimisme de l’agence de notation S&P, pour l’Hexagone mais aussi pour la zone euro en général.

Après un taux de croissance encore modeste l’an dernier (1,1%) le PIB français devrait atteindre 1,7% cette année, voire 1,8%, estime Jean-Michel Six. « Un net retour de la confiance est perceptible depuis quelques semaines en France mais aussi dans la zone euro» explique-t-il. Mais il faut tenir compte du décalage dans le temps entre le moment de l’expression politique, issue des urnes, et celui où ses effets se font sentir sur l’édifice économique. D’où la crainte de ne pas voir le taux de chômage français descendre à 7,5% de la population active avant un « certain temps ». Un temps difficile à évaluer plus précisément. Mais pour ce qui est des autres pays européens, l’Italie continue à être « un facteur de risque important ». 

SM

Retrouvez en cliquant ici l’étude de S&P sur le commerce extérieur.

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