Petit-déjeuner avec Pierre Gattaz, Président du Medef et Geoffroy Roux de Bézieux, Vice-président délégué du Medef

Publié le 10 décembre 2013

Le lundi 9 décembre 2013 , nous avons eu le plaisir d’accueillir Pierre Gattaz, Président du Medef et Geoffroy Roux de Bézieux, Vice-président délégué du Medef sur le thème « La mise à plat fiscale: ce qu’attendent les patrons »

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– Il faut décréter une pose fiscale, sociale et réglementaire
– le crédit d’impôt sur la compétitivité et l’emploi, un simple anti-douleur contre une montagne de douleurs
– La remise à plat fiscale doit aboutir à une baisse d’impôt programmée sur l’ensemble du quinquennat

Alors que des pays européens comme la Grande Bretagne et l’Espagne renouent avec la croissance, la France risque de rester « encalminée » s’inquiète le président du Medef. Face à une nervosité croissante des chefs d’entreprises compte tenu de la faiblesse de leurs carnets de commande et de la multiplication de mesures gouvernementales qui constituent autant de « marqueurs anti-entreprises », Pierre Gattaz a lancé une mobilisation des entreprises auprès des 120 relais territoriaux du patronat sur un triple thème : rétablir la confiance en exigeant «une pose fiscale, sociale et réglementaire » ; plaider pour une « sortie vers le haut » pour « ceux qui sont capables d’exporter », définir les filières de l’avenir, comme le numérique, monter en gamme, un impératif qui passe par l’innovation mais aussi par l’excellence du service au client et construire une Europe par l’harmonisation fiscale et sociale avec les autres patronats; Changer la politique avec une baisse des coûts du travail, de la fiscalité et de la dépense publique.

Les 20 milliards d’euros octroyés par le gouvernement sous forme de Crédits d’impôts sur la compétitivité et l’emploi (CICE) n’ont-ils pas constitué une aide appréciable ? « C’est mieux que rien mais c’est beaucoup trop compliqué » estime Pierre Gattaz pour qui il s’agit d’« un anti-douleur contre une montagne de douleurs». Bref, « sanctuarisons ce dispositif et travaillons sur une baisse de la fiscalité ».

Sur ce dossier, le président du Medef entend que la remise à plat engagée par le Premier ministre, fin novembre, aboutisse à une « baisse rapide de la fiscalité sur les entreprises » sans la transférer sur les ménages qui « en ont déjà plein la figure » mais en la finançant par une « baisse des dépenses publiques en valeur absolue et non par un ralentissement de la hausse naturelle des dépenses publiques ». « Il nous faut des résultats tangibles au printemps au plus tard ». Et le vice-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux de préciser : « il ne s’agit pas de remettre à plat un mikado de trente ans ou d’un impossible « grand soir » fiscal ». Mais d’obtenir une « baisse programmée jusqu’à la fin du quinquennat » afin d’avoir « une vision pluriannuelle ». Et si les assises de la fiscalité se révèlent un « marché de dupe ou un simple bonneteau, on quittera la table des discussions » assure Pierre Gattaz.

Interrogés sur une hausse de la TVA préconisée par le Medef pour financer une baisse de 3 points des prélèvements sociaux, les deux invités de l’Ajef soulignent qu’une telle hausse, provisoire, d’un point par an ne sera pas forcément répercutée sur les prix. Et Pierre Gattaz de souligner qu’il est prêt à explorer la piste d’un coup de pouce aux salaires nets pour compenser un éventuel renchérissement du coût de la vie.