Petit-déjeuner avec Alexandre de Juniac, président directeur général d’Air France-KLM

Publié le 19 septembre 2014

Le Jeudi 18 septembre 2014, nous avons eu le plaisir d’accueillir Alexandre de Juniac, président directeur général d’Air France-KLM

« Transavia Europe est un magnifique projet industriel » « Nous voulons acheter 22 avions et créer 1 000 emplois »

Avant le conflit, Air France s’approchait de l’équilibre financier

Engagé depuis une semaine dans un des plus durs conflits sociaux que la compagnie ait connus depuis 1998, cette fois avec les pilotes d’Air France qui refusent les conditions de vols et de salaires relatives à la future Transavia Europe, Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air France/KLM, dit douter de « la réelle volonté de négocier » du syndicat majoritaire, le SNPL, lequel, selon lui, « rejette en bloc » toutes les propositions de la direction. Au fil des jours, la proportion de grévistes tourne autour de 60% des pilotes, quelque 40% des vols étant assurés.
D’ores et déjà, le SNPL a déposé un nouveau préavis de grève jusqu’au 26 septembre ; une radicalisation qui, selon le PDG, pourrait avoir quelques liens avec des élections syndicales prévues dans quelques mois. (Le SNPL a perdu son siège au conseil d’administration lors des précédentes élections au profit de son concurrent le SPAF.)

La création de Transavia Europe qui ne devrait pas empiéter sur Transavia France, compagnie déjà existante, « est un magnifique projet industriel » qui devrait permettre la création de 1000 emplois et l’achat de 22 avions. Le marché du low cost « est en forte croissance et rentable depuis une quinzaine d’années. Sa part par rapport à l’ensemble du marché est passée de 40% à 45% en trois ans. Air France, comme ses grands concurrents européens, a raté ce marché et il n’est pas question d’y renoncer », a affirmé le PDG du numéro deux du transport aérien européen (derrière Lufthansa), aux commandes du groupe franco-néerlandais depuis juillet 2013.

M. de Juniac évalue à 10 voire 15 millions d’euros chaque jour de grève. « Mais, accorde-t-il, il faut se donner le temps d’une bonne négociation. Ce qui se joue, c’est l’avenir d’Air France. Après avoir fait un plan de restructuration très dur, cette grève compromet les fruits de notre redressement », assure-t-il cependant. Au titre du premier semestre, la perte nette a été ramenée à 600 millions d’euros contre 800 millions un an plus tôt et le PDG d’Air France/KLM ambitionne toujours de ramener à 4,5 milliards d’euros en 2015 l’endettement net qui était encore de 5,4 milliards fin juin. En attendant, M. de Juniac a proposé aux pilotes, le 22 septembre, de geler le projet Transavia Europe jusqu’en décembre, offre conditionnée au développement de Transavia France via l’augmentation de 14 à 37 du nombre d’avions. La saison des low cost démarre le 1er avril.